COVID-19 : le cavalier seul des autorités inquiète

04/06/2021

Face à une deuxième vague ravageuse, le gouvernement malgache déclare ne pas être contre la vaccination mais priorise toujours un remède traditionnel à base d’Artemisia, le CVO+. Il en accélère la production pour parer à l’explosion des contaminations. Ainsi, bien que non validé par la science, ce traitement est en passe d’être distribué gratuitement dans les fokontany (l’équivalent des mairies) et les centres de santé de base.

Seul des 92 pays en développement bénéficiaires du mécanisme international Covax pour l’achat groupé de vaccins, Madagascar y a renoncé. Une consultation serait en cours, avec l’Académie de médecine, pour définir le vaccin éventuellement le plus approprié à la population de la Grande-Île.

Les ONG ont vivement réagi, pointant l’atteinte aux droits humains que constitue cette prise de position. Encore loin des sommets de contamination atteints ailleurs, la vague actuelle fait des ravages avec un variant sud-africain qui aggrave le phénomène. Le taux de positivité des prélèvements grimpe en flèche, avec un doublement des cas graves nécessitant une assistance respiratoire. Les soignants, en nombre insuffisant et gravement sous-équipés, assurent un suivi inégal. Les délestages imposés par la Jirama - le fournisseur d’électricité national dont l’inefficacité est notoire depuis des décennies - empêchent le fonctionnement des générateurs d’oxygène. A la clé, dans les hôpitaux, la décision de débrancher les respirateurs de certains patients très atteints, au profit d’autres plus faciles à sauver.

Le ministère de l’économie et des finances indique avoir affecté 363 millions d’euros en 2020 à la riposte anti-Covid : l’efficacité et la réalité de cette dotation restent à démontrer….

Crédits @Vozama 2021